Sur le plan opérationnel, une telle activité est à mettre au crédit du projet « Appui au secteur privé forêts-bois-Pacte vert Cameroun » (ASP-Cameroun), mis en œuvre par l’ATIBT et financé dans le cadre du Programme d’amélioration de la gouvernance en milieu forestier (PAMFOR) mis en place par l’Union européenne et le Cameroun, dans le cadre de l’accompagnement du pays à la mise en œuvre de l’APV-FLEGT.
Un regain d’intérêt de l’ATIBT dans l’action CITES
Dans le cadre de la mise en œuvre du projet ASP-Cameroun, l’action CITES prend de plus en plus de l’importance, que ce soit pour le secteur privé ou pour les pays c’est-à-dire les administrations, faut observer le chef de projet, Germain Yene. « Mais l’action du projet va au-delà de l’appui à l’élaboration des ACNP. On accompagne également le Cameroun dans le cadre de sa participation aux réunions internationales en rapport avec la CITES, notamment dans la mobilisation des Etats parties à la CITES, pour appuyer le Cameroun et d’autres pays africains sur certaines positions. On fait un peu de lobbying avec les pays. On soutient également les pays dans la préparation des éléments techniques, pour appuyer les points de vue et les positions des pays sur les questions de la CITES », soutient M. Yene.
L’un des derniers faits d’armes en la matière est la récente organisation de l’atelier régional de Douala sur les avis de commerce non préjudiciable et les avis d’acquisition légale, tenu du 2 au 6 septembre 2024 à Douala (Cameroun). A ce niveau, l’ATIBT qui accompagne le secteur privé et les pays membres de la CITES, a reçu la mission d’accompagner l’organisation matérielle et logistique de l’évènement et surtout d’apporter un appui technique aux différentes parties. Que ce soit la préparation des documents et des discussions techniques, explique Germain Yene.
Plus de 300 essences potentiellement commercialisables disponibles dans les forêts camerounaises
De façon concrète, l’ATIBT assure l’accompagnement des entreprises qui commercent les produits contenus en annexe II de la CITES, mieux les facilités octroyées à l’autorité scientifique chargée d’élaborer les ACNP dans les pays. Il y a également l’amélioration des rendements en exploit ation forestière et en transformation. Ici, le projet ASP-Cameroun appuie les entreprises dans les approches qu’elles utilisent dans l’exploitation et la transformation, pour proposer des solutions à mettre en œuvre au niveau des entreprises pour améliorer leurs rendements au niveau de ces deux étapes, précise le chef de projet.
En outre, il y a un accompagnement des entreprises dans les échanges avec les acteurs du marché, pour promouvoir les essences pas très connues encore appelées « Less Known Timber Species » (LKTS). « Il faut reconnaître que dans le cadre de l’exploitation forestière dans notre pays, depuis 70 ans environ, on est resté concentré sur un petit nombre d’essences. Or, en forêt, on est à plus de 300 essences qui aujourd’hui, sont potentiellement commercialisables au vu de leur qualité. L’un des accompagnements c’est de voir dans quelle mesure on peut exploiter et mettre sur le marché ces essences très peu connues. On accompagne donc les entreprises que ce soit sur le plan technique et au niveau de la promotion auprès des marchés », martèle Germain Yene.
Le projet ASP-Cameroun œuvre au développement d’une économie verte, créatrice d’emplois locaux et résiliente au changement climatique
Le projet ASP-Cameroun a démarré en janvier 2023 et va s’achever en décembre 2025. Le lancement officiel a eu lieu le 24 février 2023 à Yaoundé. L’objectif est d’accompagner le secteur privé ainsi que l’administration en charge des forêts dans la mise en œuvre des règlementations et d’un certain nombre de choses liées à la réglementation forestière au niveau du Cameroun. L’enjeu principal est de contribuer au développement d’une économie verte, créatrice d’emplois locaux et résilients au changement climatique. Ce projet vise à améliorer la performance des entreprises forestières et aussi à développer le marché intérieur du bois de manière à l’orienter vers des achats de bois durable. Il a pour cibles les sociétés forestières intéressées par la gestion durable des forêts, les associations professionnelles de la filière et les autres acteurs à l’instar des forêts communautaires et des petits exploitants.
Le projet d’une durée de trois ans est structuré en quatre axes d’intervention : un axe d’accompagnement des entreprises à l’amélioration des rendements, que ce soit au niveau de l’exploitation forestière et de la transformation. Il y a également un axe qui porte sur l’accompagnement du secteur privé et de l’administration forestière sur les questions de mise en œuvre des exigences liées à la CITES. Un autre axe porte sur l’accompagnement à la promotion des produits bois du Cameroun sur le marché européen en particulier mais également sur le marché nord-américain. Le dernier axe porte sur l’accompagnement du secteur privé à l’appui à l’élaboration ou à la révision des textes de loi et au plaidoyer auprès des autorités.